Le retour sur investissement de la pédagogie financière
Les épargnants français se disent freinés face à l’investissement par la complexité des produits et le sentiment de ne pas comprendre les mécanismes de la finance.
Pour pallier ce manque de confiance, les acteurs de la finance doivent faire preuve de pédagogie au quotidien.
Expliquer les mécanismes de la finance dans le contexte concret de leur activité contribuera à l’éducation financière de leurs clients et en fera des clients plus actifs, donc plus profitables.
Une étude récente montre que pour les épargnants français, la complexité des produits et le sentiment de ne pas comprendre les mécanismes de la finance sont des freins aussi importants à l’investissement que l’incertitude des marchés.
Ces résultats révèlent un manque de confiance des épargnants, manque de confiance en eux, comme dans l’offre des produits d’investissement. Plus que tout autre secteur, la finance doit reconnaître la complexité de ses produits et les expliquer concrètement, au quotidien, avec une pédagogie moderne et bienveillante.
La pédagogie financière rend les clients non seulement plus confiants mais aussi plus actifs, pour le plus grand bénéfice des entreprises qui la pratiquent.
Les épargnants blâment les produits pour leur réticence à investir
Le sondage réalisé pour la société de gestion d’actifs BlackRock [i] et répercuté par Les Échos montre que les Français croient beaucoup plus en l’épargne et la sobriété dans les dépenses qu’en l’investissement financier pour atteindre la sérénité économique. Moins de la moitié investissent dans des placements à risque. Les plus aisés naturellement le font beaucoup plus souvent (79%) que les moins aisés (26%).[ii]
Parmi les freins à l’investissement, la complexité des produits (82%) devance la peur de perdre leur argent (81%) et le manque de confiance dans l’économie (81%). Cette critique de l’offre est exprimée pratiquement également par les moins aisés (84%) et plus aisés (78%).
Pour 77%, l’obstacle suivant est le sentiment de ne pas comprendre les mécanismes de la finance. Ce sentiment est partagé par 70% des investisseurs actifs. Il est beaucoup plus fort chez les moins aisés (79%). Mais il se retrouve aussi chez la majorité des plus aisés (61%).
Logiquement, les interviewés déclarent assez unanimement qu’ils investiraient plus si les produits d’investissement étaient plus faciles à comprendre (à 83% pour les investisseurs actifs et 93% pour les non investisseurs) et au fonctionnement plus simple (respectivement 81% et 91%).
Des produits objectivement complexes
La stimulation de l’investissement devrait-elle passer par une simplification radicale de l’offre ?
Pour nous, cette question n’est pas la bonne.
En effet, les produits d’investissement sont objectivement complexes. Chacun a sa propre équation risque – rendement – horizon de placement. Cette équation complexe ne peut être résolue qu’en prenant en compte la situation et les objectifs de chacun, sans oublier les centaines de réglementations juridiques, fiscales et sociales qui affectent chaque décision de placement.
Mais la complexité n’est-elle pas un trait des produits et services à haute valeur ajoutée ? Ainsi, les voitures sont aujourd’hui de véritables ordinateurs connectés sur roues. Pourtant, peu de conducteurs voudraient revenir à la simplicité de la 2CV Citroën. Il n’y a pas plus de raison de ramener les produits d’investissement à la simplicité du Livret A.
Le manque d’éducation financière rencontre la crise de confiance
On peut imputer le malaise des épargnants face à l’investissement à leur manque de culture financière. Il est en effet avéré qu’en moyenne les Français n’ont pas l’éducation théoriquement nécessaire pour prendre des décisions d’investissement.[iii] Plusieurs études ont démontré que le manque d’éducation financière conduit à éviter toute prise de risque.
Cependant, il faut quand même s’interroger sur pourquoi ce sentiment de ne pas comprendre est un tel frein. En effet, les acheteurs d’automobiles n’ont pas besoin de comprendre le fonctionnement du radar anticollision ou du freinage ABS pour les acheter.
Clairement, les attitudes des consommateurs envers l’investissement trahissent non seulement un manque de confiance en eux, mais aussi un grand manque de confiance envers l’offre et sa distribution. Il semble que les consommateurs font plus confiance aux constructeurs et distributeurs automobiles qu’aux fournisseurs de services financiers.
La pédagogie financière rend les clients plus confiants et plus actifs
Dans ce contexte, il faut voir le besoin de simplification et d’explication exprimé par les investisseurs comme une opportunité et la pédagogie financière comme un investissement.
En expliquant ses produits avec pédagogie, plutôt qu’en créant d’hypothétiques produits plus simples, la finance peut renforcer l’éducation financière de ses clients. Elle augmentera ainsi en même temps leur confiance en eux, leur confiance dans l’entreprise et dans le système financier en général.
Cette approche pédagogique ne doit pas se limiter aux produits d’investissements, mais s’étendre à tous les produits financiers dont même les plus populaires, tels que l’assurance vie, sous souvent mal compris.
Les entreprises ont tout à y gagner. En effet, notre expérience de plus de 8 000 dossiers d’ingénierie patrimoniale délégués par nos partenaires à LaBienveillanceFinancière a prouvé qu’un client bien informé par une approche pédagogique est un meilleur client. Les partenaires qui utilisent nos services pour conseiller leurs clients l’ont confirmé : ceux-ci sont non seulement plus satisfaits, mais aussi plus actifs. Ils investissent plus d’argent sur une diversité de produits.
Une contribution quotidienne à l’éducation financière
Le gouvernement français a pris conscience de l’importance de l’éducation financière. Les grandes institutions tels que l’AMF et la Banque de France multiplient les communications destinées à éduquer le grand public sur les mécanismes de la finance.
Cependant, à LBF, la pédagogie est surtout une priorité au quotidien. En effet, il nous semble essentiel que chaque acteur s’efforce avant tout d’expliquer de façon pragmatique et pédagogique les concepts et principes financiers au cœur de son activité. Les consommateurs sont mieux à même de comprendre les mécanismes de la finance quand ils sont ainsi exposés dans le contexte d’une offre concrète et d’une prise de décision que dans un cours théorique.
Notre méthode pédagogique LBF se résume ainsi :
- La personnalisation : Nous ne confrontons pas le client à l’imbroglio des règles juridiques, fiscales et financières, mais lui livrons l’information utile pour sa situation et la réalisation de ses objectifs.
- Le dé-jargonnage : Nous nous efforçons d’adopter un language naturel, n’hésitant pas à redéfinir les expressions, même les plus courantes comme assurance vie ou prime, souvent mal comprises.
- La transparence : Nous sommes transparents, par exemple sur le détail des calculs ou les références documentaires.
- L’approche graduelle : Nous utilisons les techniques pédagogiques de la finance comportementale pour livrer des résumés, schémas ou vidéos en plusieurs niveaux d’information.
Conclusion : Une entreprise d’intérêt général
Il nous semble important que la finance reconnaisse la complexité de ses produits et relève le défi de les rendre compréhensibles par la pédagogie.
En mettant en œuvre cette démarche au quotidien, l’entreprise soulage ses clients du stress causé par un sentiment négatif d’incompréhension. Elle restaure leur confiance et les rend plus actifs.
Elle contribue ainsi non seulement à sa propre réussite, mais aussi à une œuvre d’intérêt général : le dynamisme de l’économie.
[i] Source : Sondage Opinionway pour Blackrock « Les Français face à la sérénité financière » Juillet 2024
[ii] Par « les plus aisés », nous entendons la tranche de revenu la plus haute dans l’étude et par « les moins aisés » la tranche la plus basse.
[iii] Source : Banque de France : La dernière étude internationale montre que la culture financière des Français atteint un score moyen de 12,45 alors qu’un score de 14 est jugé nécessaire pour prendre des décisions financières avisées.
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