Que préconiser face à l’inflation?

Que préconiser face à l’inflation?

Dans cet article, nous faisons le point sur la nature de l’inflation actuelle, la difficulté de prédire son évolution et les recommandations de nos directeurs de l’ingénierie patrimoniale pour y faire face.


5 minutes de lecture

L’inflation persiste. L’économie se contracte. Que préconiser face aux investisseurs inquiets ? Les directeurs de l’ingénierie patrimoniale de LaBienveillanceFinancière, Philippe Delaître et Ali Dogru, partagent leur analyse.

La fin de l’argent facile – toujours remise à demain

Qui se souvient encore des taux de crédit immobilier à deux chiffres des années 70 et 80 ?

A la suite de la crise de 2008, les États-Unis et l’Europe ont abaissé les taux directeurs et inondé les marchés de liquidités en pratiquant l’assouplissement quantitatif (« quantitative easing ») afin de relancer l’économie.

Le résultat a été près de 15 ans d’inflation quasi nulle et de taux d’intérêt très faibles, voire négatifs pour les banques et les entreprises.

La relance a fonctionné, mais l’argent facile est une drogue. Comme pour toute drogue, un arrêt brutal peut provoquer un choc fatal. La Réserve fédérale américaine (FED) et la Banque centrale européenne (BCE) s’étaient donc promis depuis cinq ans de relever graduellement les taux directeurs afin de permettre un sevrage en douceur de l’argent facile (un « soft landing »).

La pandémie, puis la guerre en Ukraine ont mis un frein à leurs velléités. Ainsi le taux des dépôts au jour le jour de la BCE reste négatif depuis 2014.

Une inflation de pénurie

Le processus normal consiste pour les Banques centrales à hausser les taux d’intérêt pour freiner l’inflation causée par une surchauffe de l’économie. Cependant l’inflation actuelle n’est pas le résultat d’une  surchauffe, mais au contraire le résultat de pénuries qui entravent l’économie.

La pandémie avait déjà fait augmenter l’inflation en causant des ruptures dans les chaînes d’approvisionnement de matières premières. Ainsi, en France, l’inflation était passée de 0,5% en 2020 à 1,6% en 2021.

La guerre en Ukraine, et la hausse des prix de l’énergie qu’elle a entraînée l’ont fait exploser. En France , d’après l’Insee, l’inflation a progressé pour atteindre 5,8% en mai contre 5,4% en avril. Dans le reste de l’Europe, les chiffres sont pires, avec 8,1% sur un an constaté en mai par Eurostat. L’inflation américaine, quant à elle, a légèrement ralenti en mai après un pic à 8,5% en avril.

Dans le même temps, la croissance a faiblit, le PIB de la France a reculé de 0,2% au premier semestre. L’indice CAC 40 a reculé de 10%, le NASDAQ de plus de 20%. La stagflation, l’inflation sans croissance économique, nous menace.

La question qui agite les économistes est évidemment de prévoir la sortie de l’inflation. Mais personne ne peut prévoir l’évolution d’un indice économique quand il est provoqué par une situation politique aussi volatile que la guerre en Ukraine. Alors que l’Union européenne vient d’entériner un embargo sur le pétrole russe, on ne peut que redouter des prix de l’énergie durablement élevés.

Que préconiser face à l’inflation ?

Quelle attitude recommander aux investisseurs dans une situation aussi incertaine ? Nous avons posé la question aux directeurs de l’ingénierie patrimoniale de LaBienveillanceFinancière, Ali Dogru et Philippe Delaître.

« Certains investisseurs avisés avaient désinvesti les marchés boursiers dès les premiers signes de crise au début de l’année 2022. Doivent-ils maintenant réinvestir ces marchés ? Nous préconisons beaucoup de prudence. La stratégie d’acheter à la baisse, vendre à la hausse’ doit être tempérée par cette autre ‘On ne rattrape pas un couteau qui tombe’, à savoir : il faut pouvoir anticiper un seuil de rebond. L’incertitude actuelle est réelle. Seuls les investisseurs avisés et capables de suivre attentivement leurs investissements peuvent se permettre de prendre actuellement des risques significatifs sur les marchés. » Recommande Philippe Delaître.

« Face à la perte de pouvoir d’achat de leur patrimoine, les particuliers sont tentés de chercher des ‘valeurs refuges’. Certes, l’or est tendanciellement contracyclique par rapport aux marchés boursiers, et l’immobilier, du fait de la rareté des biens en France, semble plus sûr que les actifs financiers. Mais il ne faut pas oublier que ces valeurs connaissent, elles aussi, de fortes fluctuations. Il faut toujours penser à la revente et surinvestir dans une valeur prétendument refuge n’est jamais bon. La méfiance est particulièrement à l’ordre du jour face aux cryptomonnaies qui n’ont pas tenu leurs promesses de valeur refuge et se sont révélées, au contraire, corrélées aux marchés financiers. » Préconise Ali Dogru.

Et vous, quelle est votre analyse ?

Sans être pessimistes, les ingénieurs patrimoniaux de LaBienveillanceFinancière sont prudents et préconisent avant tout le calme et l’analyse froide, basée sur les fondamentaux.

Et vous ?

N’hésitez pas à partager votre analyse en commentaire.

Laisser un commentaire

Articles récents

S'inscrire à notre newsletter

Et reçevoir toute l'actualité LBF

Vos préférences en matière de cookies

En plus des cookies strictement nécessaires au fonctionnement du site, La Compagnie Française des Epargnants utilise des cookies ou des technologies similaires nécessitant votre consentement. Consentez-vous à l'exploitation de vos données de navigation pour nous permettre de :